Chapitre 07 :
Je sors du rendez-vous. Je capitule un peu. J'accuse le coup je crois. Il me reste pas mal de temps avant mon train et de toute façon je n'ai pas envie de rentrer à la maison. Surtout pas. Alors je reste là. Et j'envoie un message à ma Mère. « Coucou M'man. J'viens d'sortir du rendez-vous mais j'vais aller faire quelques magasins pour essayer d'trouver un cadeau à Jérèm'. J'reprendrai sûrement l'train d'16h10. Si jamais t'peux v'nir m'chercher à la gare. Sinon, j'rentrerai à pied c'est rien. Bisous. May' » Vous devez vous dire. P't*** la longueur du message. Oui. Je sais. Mais en même temps, il y a quelques temps maintenant que je n'ai plus d'amis alors du crédit, j'en ai. Donc je l'utilise très souvent pour ma Maman. Bref, c'est faux, bien évidement que je ne vais pas aller faire les magasins. J'ai autre chose à faire là, tout de suite, maintenant. Je vais commencer par aller me poser au bar un peu plus loin déjà. Celui où je vais à chaque fois que je suis dans cette ville et que je n'ai rien à y faire. J'y arrive. Je m'assois. Je commande une vodka orange. Comme d'habitude. Je sors un stylo, une feuille et je regarde le comportement des gens qui passent devant la terrasse. Je ne veux pas penser. Ou alors je pense trop. Dans tous les cas, ça ne me plait pas. Alors j'écris. Sur tout. Sur rien. Sur ci. Sur ça. Sur ce rendez-vous. Sur ce énième verre. J'ai fini. Je range mes affaires. Je paye. Je pars. Il est midi à peu près. Je me décide à aller faire un tour, partout et nul part à la fois. Et là, je les vois...
Ils sont là, tout le petit groupe. Ca fait quelques temps que je ne les ai pas vu en vrai. Depuis que j'ai arrêté les cours en fait.
- Coucou toi !
- Bonjour vous tous ! Comment vous allez ?
- Bien, et toi ?
- Ca va. Vous faites quoi là ? Vous avez cours cet aprèm' ?
- Non, justement. On va acheter à boire là. Pis après, on va se poser chez E. On a dit aux parents qu'on avait cours cet aprem' donc voilà. Tu veux venir avec nous ?
Bon bah on est partis alors. On va jusqu'à Match. On choisit quelques bouteilles. On réunit nos sous. Deux bouteilles de Vodka. Une de Whisky. Une de Téquila. Jus d'orange. Coca. Jus de pomme. Bière. Pisang. Je n'ai pas vu tout ce qu'ils ont pris. Juste celles où j'étais là pour choisir. On passe à la caisse. Un peu plus de 70 euros. Et même si je trouve ça dommage de claquer aussi bêtement son argent. Tant pis. Ca me permettra d'oublier. Enfin...
Ca y est. On arrive à son appartement. Il est à elle et à sa soeur en fait aussi mais elle n'est pas là cet après-midi. On rentre. On va se poser dans la petite pièce sur la droite. Deux petits lits sur les côtés séparés par une petite table basse. On s'installe. Sort les bouteilles. Elle nous amène des verres. On est huit. On se trouve chacun une petite place. On sort un jeu de cartes aussi. On enchaîne les jeux débiles. Tas de merde. Trou du cul. Pouilleux. Et les verres aussi. Vodka orange. Vodka pomme. Ils n'aiment pas la vodka pomme. Mais je trouve que ça passe tout seul. Alors je récupère leur verre. Chacun leur tour. Je ne les compte même plus. On fait un pouilleux massacreur maintenant. Je ne sais pas si vous connaissez mais on s'en fiche un peu en même temps. Le système, c'est juste que celui ou celle qui perd se fait martyriser la main. Je n'ai jamais été très chanceuse au jeu. Alors encore moins dans cet état. Les verres ingurgités commencent à se faire sentir. Et les joints tournent les uns à la suite des autres. On est seulement trois filles pour cinq garçons alors autant vous dire que les mains en souffre très sérieusement. Les veines pètent. Les mains deviennent bleues, violacées. Mais c'est rien. C'est marrant. Et puis je m'en fiche. Je ne sens pas vraiment la douleur là. J'ai besoin d'un peu d'air. Je sors me fumer une clope. J'en profite pour reprendre un cachet. Celui de ce matin a vite perdu son effet. Je retourne à l'intérieur. Je ne sais plus trop où je suis en fait. Je ne me sens ni bien ni mal pour le moment. Les bouteilles continuent de se vider. Le bureau en face du lit est devenu un vrai bordel de mélange de miettes de tabac, de bouts de shit, de verres renversés. Et puis, il y a Lui qui veut coucher avec Elle et qui tente des approches plus ou moins délicates qui échouent plus qu'autre chose. Les autres le trouvent un peu vulgaire et déplacé. Personnellement, je m'en fiche un peu. Je suis plutôt dans mon monde et puis, c'est leurs affaires. C'est entre eux deux de toute façon.
Une fois les bouteilles vidées, les paquets de clopes ruinés, et les bouts de shit partis en fumée, les nausées commencent à apparaître. Je me trouve un petit coin tranquille où je peux posément attendre la fin et que tout ce beau monde retourne enfin chez soi pour que je puisse en faire de même.
Il est 15h45, il faut y aller maintenant si on veut avoir notre train. Ceux qui habitent dans la ville vont direction le bus pour rentrer chez eux. Et les autres, on va à la gare. La route prend un peu plus de temps que prévu et j'ai un peu de mal à suivre les trottoirs. Il paraît que je marche un peu trop au milieu de la route et que c'est un peu trop risqué dans une ville de plus de 100 000 habitants. Alors il m'attrape le bras. Et c'est de cette manière que l'on avance très laborieusement vers la gare. On arrive pile à temps. On est un peu juste. Mais si on court un peu, on peut l'avoir. On est encore 5 dont 3 à prendre le même train. Et puis il y a E. qui retourne chez elle et qui invite F. à dormir chez elle pour ce soir. Le train est là, et nous, on est sur le quai. Mais cette petite course m'a complètement retournée personnellement. Je me recule, m'appuie sur un distributeur pour pouvoir reprendre ma respiration. Mais alcool, shit, clopes, et cachetons ne font pas bon ménage. Je vomis. Et les autres sont déjà montés dans le train...
MAYBE. OU PAS .
Bon courage a bientôt :)