A quinze ans à peine depuis quelques jours, je touchais mon premier cacheton. Je le prenais. Quelques mois plus tard, c'était au tour de mon premier joint. Je ne parlerai pas de ma première clope quelques jours plus tard. Ouaip. J'ai tout commencé en quelques mois. Et tout dans le sens inverse en plus de ça. Ma première crise de manque n'a pas tardé je dois bien l'avouer. Manque de morphine dans le placard à pharmacie de ma mère. Manque de thunes pour acheter. Ce qui donne un manque d'hero dans le corps. A quinze ans. Je n'y crois toujours pas. Moi qui jusque là n'avait jamais rien touché. Pas une clope. Pas même une seule goutte d'alcool. Rien. Quedal. Nada. Nichts. Nothing. Niente. Comme vous voulez. Et bien on peut dire que je me suis rattrapée. C'était pourtant pas mon but. Je voulais juste aller bien. Qui ne le veut pas après tout hein. Et s'il y avait un truc que je n'aurai jamais pensé faire. C'est boire un verre. C'est con hein. J'me shootais à l'hero. J'fumais bedot sur bedot et clope sur clope. Mais à côté de ça je n'voulais pas avaler ne serait-ce qu'une gorgée d'alcool. Complètement débile la May' hein. Ouaip. Mais j'avais promis à ma mère vous savez. J'avais tout perdu en commençant mes conneries. Mais pas ça. Pas le respect que je pouvais lui porter. Je lui avais promis. Alors je tentais au possible de tenir ma promesse. Mais une fois dans l'engrenage. On n'contrôle plus rien après tout. Un premier verre. Puis un deuxième. Puis des soirées noyées dans l'alcool. A en être malade. Je me rappellerai toujours cette fois où je suis arrivée à la gare. Et qu'il a du me porter jusqu'à la voiture parce que je ne tenais plus debout. Opiacés, Alcool et Shit ne font pas bon ménage. Ce n'est pas une nouvelle. Je me rappellerai toujours son regard qu'Elle a eu sur moi à ce moment précis. A la fois dépitée et triste. Mais pas énervée. Non. Même pas. Je L'admire je crois. Si un jour j'avais la possibilité d'avoir un gosse, je ne sais pas si je serai assez forte pour ne pas m'énerver si je le vois rentrer dans un tel état. Mais Elle Elle l'a été. Elle a compris. Elle s'est sûrement rappelé que Elle aussi Elle a fait des bêtises. Qu'Elle aussi Elle a du faire une cure pour faire baisser son taux de Gama GT. Pour ne pas que l'état de son foie s'empire encore plus. Pour ne pas qu'Elle meurt dans les semaines qui suivaient. Elle a du se rappeler de ça. Alors Elle a essayer de comprendre. C'est tout. Elle m'a demandé si c'était la première fois. Si je ne touchais à rien d'autre. Et moi comme une conne. Ce que je me rappelle c'est avoir dit que oui c'était la première fois. Que non, je ne touchais à rien d'autre. Que, une fois, j'avais essayé un joint mais que ça ne m'avait pas plus. Alors que je ne faisait que ça à longueur de journée. Alors que je me servais en cachette la nuit dans son traitement pour avoir ma dose de came pour la journée. Elle a bien fini par le comprendre ça. Un peu plus d'un an plus tard. Alors Elle m'a demandé de faire une cure. Elle m'a emmené voir un médecin. Et il m'a dégoûté lui. Je ne pouvais même plus sortir un mot devant lui tellement il me répugné. Il a osé L'engueuler Elle alors que c'était à moi de prendre. Pas à Elle. Non. J'étais assez grande pour savoir ce que je faisais. Alors j'ai fini par céder. Quelques mois plus tard. Pour Elle. C'était il y a un peu plus de deux ans maintenant. Au mois de Novembre. Ma première cure. Mon premier échec. Pas le dernier. Puis ça a continué comme ça. Longtemps. Un peu plus de deux ans. Je me rappellerai toujours aussi ces trois semaines pendant lesquelles j'ai perdu plus de 12 kilos. Il y a eu mon premier shoot aussi. Mon premier sniff. Un peu de tout quoi. Puis les cures se sont succédées. Elles ont toutes raté. Pas assez de volonté peut-être. Pas assez de suivi sûrement. Parce que non, un antibiotique et un paracétamol ne m'ont pas suffit à stopper toutes ces prises quotidiennes. Non. Vraiment pas. En même temps, je n'ai pas bac plus 15 mais ça j'aurai pu le deviner sans en faire l'expérience. Vraiment. Puis il y a un peu plus d'un an. Il y a eu Elle. Ouaip. Elle. Rencontrée ici. Parmi les milliers de blogs qu'il doit y avoir sur cette plateforme. Alors là. Il y a eu l'espoir. L'espoir de m'en sortir. De commencer une nouvelle vie. De tout recommencer à zéro. Quelques semaines plus tard seulement, il s'est offert à moi la possibilité d'une nouvelle cure. J'ai réfléchit mais pas aussi longtemps que pour les précédentes. J'ai accepté. Je l'ai faite. Elle a échoué. J'ai échoué. Une nouvelle fois. Ma mère ne l'aura jamais sû. Elle n'aura jamais connu l'échec de cette dernière cure. Pour Elle. Tout s'est arrêté là. Quelques jours avant mon dix-huitième anniversaire. Pour Elle. C'est à ce moment là que je m'en suis sortie. C'est pas tout à fait vrai bien sûr. Mais à quelques semaines près. Trois semaines plus tard. Le 16 Février 2008. C'est la date de mon rendez-vous hebdomadaire chez le médecin de l'Association qui s'occupait de mon cas depuis trois ans maintenant. Et là, elle me demande si j'accepterai le traitement de substitution. Un peu comme une dernière chance vous voyez. Une dernière solution. Elle n'y croit pas trop alors elle me le dit. Clairement. Elle m'explique que ce traitement ne donne rien sans la volonté. Mais je l'ai. Je lui fait comprendre. En sortant de ce rendez-vous le sourire au lèvre. Mon premier réflèxe sera de Lui envoyer un message. A Elle. Elle est loin à ce moment là c'est vrai. Mais je me plais à imaginer un sourire sur son visage. Pourquoi pas aussi grand que celui qui s'est dessiné sur le mien. Je veux y croire. Alors je vais me poser dans un bar. Je commande un Coca pour la première fois depuis trois ans sûrement. Et je reprends le train direction chez moi. Passe à la pharmacie avec mon ordonnance à la main. Avec toujours ce même sourire. Puis je rentre à la maison. C'est à ce moment là que je dois annoncer à ma mère ce traitement. Mais comment lui dire puisque je ne suis pas censée avoir repris depuis ma sortie de cure. J'invente. Je mens plus précisément. Oui. Je lui dis que le médecin a préféré ne pas prendre de risque en me prescrivant ce traitement pour éviter une énième rechute. Ouaip. Pas terrible comme excuse. Je sais. Mais ça passe. Alors voilà. A ce jour. Je n'ai rien retouché. Plus d'opiacé dans ma vie. Plus de shit non plus. Quelques gouttes d'alcool à de rares occasions. Même s'il reste mes clopes quotidiennes que je ne suis pas prête de quitter. Et aujourd'hui. Elle est toujours là. A mes côtés. C'est dingue hein. J'aurai jamais cru. Et si j'ai écris cet article qui ne sert à rien maintenant. C'est juste pour dire que mon principal combat maintenant. C'est d'essayer de faire comprendre à tout ceux qui ont en tête l'idée de commencer ce genre d'âneries. Que ce n'est pas une solution. Que ça ne les mènera pas bien loin. Et que c'est même plus une vraie galère qu'autre chose. Parce que bien sûr, moi, je suis là aujourd'hui pour vous dire ça. Mais j'en ai vu plus d'un dans la salle d'attente de l'Association à qui il ne devait pas rester plus de quelques jours à vivre. Et ça. C'est le genre de truc que je ne veux plus jamais voir. Parce que c'est pas ça la vie. Ça. C'est juste une réelle saloperie vous savez.
MAYBE. OU PAS.
je le répète mais je suis fière de ce que Tu es vraiment fière Belle !!